Les gens mentent sans arrêt, qu'il s'agisse de petits mensonges pieux ou de tentatives excessivement malhonnêtes de manipulation mentale. S'ils sont doués pour cela, ou s'ils ont des connaissances théoriques et pratiques en manipulation et propagande, ils peuvent être particulièrement néfastes et difficiles à détecter. Comment reconnaître alors un mensonge, un menteur? Certains petits détails peuvent trahir...
1. Détourner les yeux ou scruter longuement
Une personne qui ment a une probabilité augmentée d'éviter le contact des yeux - ou au contraire, de l'appuyer trop longtemps, guettant les signes d'une approbation chez sa victime. Bien que cette donnée ne soit pas réellement appuyée par l'expérimentation, elle se fonde sur des décennies d'expérience des professionnels en détection de mensonge.
Ainsi, certaines personnes regarderont ailleurs, feront semblant d'être occupées à une affaire qui, au moment où le mensonge est proféré, paraît incongrue, de second ordre. D'autres, au contraire, vont scruter votre visage à la recherche d'indices d'approbation, cherchant à travers vos yeux et vos expressions faciales, d'une façon insistante, sans nécessité.
Dans les deux cas, le mensonge s'inscrit dans une démarche forcée : soit on ment en feintant la désinvolture, soit on ment en appuyant excessivement sur le mensonge. Une affirmation non-mensongère a beaucoup plus tendance à être sincèrement désinvolte, et l'accusation de mensonge dans ce cas, laisse relativement froid, d'autant plus si le mensonge porte sur une chose peu importante.
2. Négations et affirmations poussives
Les menteurs appuient souvent les négations ou les affirmations : "J'ai pas touché au chocolat" n'est pas la même chose que "Je n'ai PAS touché au chocolat". C'est une technique relativement inconsciente du menteur pour rendre son histoire plus convaincante - ce qui paradoxalement, peut présenter l'effet inverse. Toutes les tentatives pour rendre plus convaincant, qui ne s'apparentent pas à des faits descriptifs et informatifs objectifs, tel que hausser la voix, prendre un regard de chien battu, etc... sont des techniques que l'on utilise aussi bien dans le mensonge que dans la vérité, mais dans des proportions non-égales : le mensonge requiert davantage l'utilisation de ces techniques, parce qu'il faut réussir à convaincre d'un fait qui n'est pas réel : on ne peut donc pas s'appuyer sur des éléments logiques et réels, la plupart du temps, et on doit donc convaincre à l'aide d'éléments annexes.
3. Compensation et détournement de la conversation
Les stratégies de compensation ou de détournement de la conversation sont légions : lorsque vous affirmez quelque chose, le menteur pourra plus souvent que d'ordinaire vous demander où vous avez eu cette information. Il tentera de vous convaincre alors que quelqu'un qui ne vous ment pas aura plus tendance à laisser tomber une conversation qui s'avère, pour lui, inutile et ennuyeuse (attention, s'il sait que ce qu'il dit et qui est la vérité, revêt de l'importance pour vous, il tentera également de vous convaincre - par égard à ce qu'il sait de vous). De plus, le menteur aura également tendance à détourner légèrement la conversation et marquer des pauses plus marquées avant de répondre. Pourquoi? mentir demande de faire des efforts intellectuels (cognitifs) pour reconstituer un événement non réel, alors que restituer un événement réel ne demande que de se le remémorer.
4. Langage étrange du corps
Le menteur à un para-langage qui peut paraître étrange. Il aura tendance à se sentir mal-à-l'aise si la conversation s'éternise, cligne des yeux plus rapidement et souris moins. Son intonation change davantage, passant de l'aigu au grave et inversement, beaucoup plus souvent que dans une conversation normale. Il peut croiser les bras et adopter une attitude fermée, pour ne plus révéler trop d'informations. Le stress du mensonge et l'effort demandé pour le faire augmentent ses tics ou ses petits rituels (jouer avec des clés, tapoter une table, se toucher plus souvent les oreilles ou le nez...).
5. Séquence d’événements non maîtrisée
Lorsque le mensonge porte sur une séquence d'événements, le menteur peut inventer son mensonge en plusieurs parties couvrant une proportion du temps, qu'il peut d'ailleurs fort bien maîtriser lorsqu'il vous la raconte dans l'ordre chronologique (par exemple, ce qu'il a fait pendant la journée, ou de telle à telle heure, etc...). Par contre, si vous lui demandez de raconter la même histoire dans l'ordre chronologique inverse (en partant de la fin jusqu'au début de l'histoire), il se mélangera plus facilement, commettra plus d'erreurs, et prendra beaucoup de temps pour répondre. Là encore, tout est histoire de ressources cognitives : se remémorer une suite d'événements réellement perçus est plus facile que de se remémorer des événements inventés - à moins que le menteur ne se soit exercé mentalement à "vivre" la scène mensongère - ce qui arrive tout de même très rarement.
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